Si vous lisez ces lignes, vous vous demandez ce qu’est le Web3.
Et bien, vous êtes au bon endroit.
Je me suis posé la même question que vous et j’ai mis longtemps à comprendre.
Une première façon de voir les choses est de différencier le Web1 vs Web2 vs Web3 de la manière suivante :
- Web 1.0 : Lire + valeur aux utilisateurs et aux constructeurs
- Web 2.0 : Lire, Écrire + valeur aux entreprises centralisées, les utilisateurs sont les clients
- Web 3.0 : Lire, Écrire, Posséder + valeur aux utilisateurs et aux constructeurs
Mais je trouve que cette vision manque de profondeur.
De plus, elle oppose le Web2 et le Web3.
Le Web2 des GAFAMs seraient les méchants de l’histoire, et le gentil Web3 viendrait à la rescousse.
Dans les minutes qui suivent, vous allez voir que c’est plus complexe et à la fin de cet article, vous allez comprendre pourquoi le Web3 est une évolution du Web2, rendu possible par le développement des technologies blockchains.
Alors c’est quoi le Web3 ?
Sans plus tarder, voici le programme qui vous attends :
- Introduction : le Web3 c’est quoi ?
- Les défis du Web1
- La solution apportée par le Web2
- Les défauts majeurs du Web2
- Comment le Web3 a résolu les problèmes du Web2 ?
- Le Web3 c’est quoi ?
- Le but du Web3
- Conclusion : le web3 c’est quoi ?
Introduction : le Web3 c’est quoi ?
Il est commun d’opposer le Web2 et le Web3.
Or cette vision est fausse.
Le site Decrypt.co dit que le Web3 est » la prochaine itération majeure d’internet, qui promet d’arracher le contrôle aux entreprises centralisées qui dominent aujourd’hui le Web ».
Cette définition n’a pas les faveurs du grand public.
C’est un Web3 contre, pas un Web3 pour.
Il faut revenir au début d’internet pour comprendre le Web3.
Histoire du Web1
Des années 1980 à 2000, l’internet est décentralisée.
Il est construit sur des protocoles ouverts sur lesquels n’importe qui peut construire directement.
Exemple : http pour les sites webs, SMTP pour le courrier électronique, SMS pour la messagerie, FTP pour le transfert.
Ces protocoles sont acceptés de tous les constructeurs et non sujets aux changements.
Les utilisateurs peuvent accéder aux sites sans passer par un intermédiaire.
Il y avait donc une relation directe entre le créateur et l’utilisateur.
Mais il y avait des défis.
Les défis du Web1
Il y en avait au moins quatres :
1️⃣Site non trackable : les sites ne savaient pas capter les données et on ne pouvait pas offrir d’expérience personnalisée aux utilisateurs. On ne savait pas QUI visitait le site.
2️⃣ Trop technique : les gens ordinaires étaient laissés de côté.
3️⃣ Protocoles manquants : rien pour les paiements,, médias sociaux, commerce…
4️⃣ Les protocoles ne rapportaient pas d’argent : imaginez vous avoir construit le protocole HTTP, des millions de sites se basent sur ton travail, créant de la valeur. Et vous ne vendez “que” des livres.
C’est ainsi qu’est né le Web 2.0, au début des années 2000.
La solution apportée par le Web2
Des entrepreneurs comprennent les lacunes du Web 1.0. Hello Mark Zuckerberg 🙂
Ils construisent des protocoles pour combler ces lacunes.
Et capter de la valeur.
Ils rendent accessible à tous internet.
Permettant à n’importe qui d’être présent sur internet.
En créant une page facebook par exemple. Donc sans coder un site internet.
Les interfaces utilisateurs deviennent simples d’utilisation.
Et les plateformes comme Twitter, Facebook, Instagram deviennent dominantes.
Elles remplacent les protocoles ouverts du Web 1.0.
Exemple
Grâce au Web 2.0, vous pouvez écrire simplement grâce à gmail.
Alors qu’il aurait été complexe d’écrire directement sur SMTP (le protocole Web 1.0).
Maintenant, faisons un premier récapitulatif :
Vous voyez bien que le Web2 a apporté des solutions concrètes aux problèmes du Web1.
- La facilité.
- La personnalisation.
- Des services accessibles à tous.
Mais le Web2 a des défauts majeurs que le Web3 va tenter de résoudre.
Découvrons ces défauts ensemble..
Vous comprendrez alors mieux les enjeux d’internet des 10 prochaines années.
Les défauts majeurs du Web2
Évidemment, le Web 2.0 a des défauts.
LinkedIn ou Twitter peuvent fermer votre compte à tout moment et vous couper de vos abonnés. On parle aux USA de déplateformation.
Facebook a permis aux marques et aux éditeurs de créer une audience sur une plateforme gratuite au départ.
Puis a changé les règles.
Les obligeant à payer pour atteindre leur propre public.
Maintenant, il est difficile de toucher ses utilisateurs finaux sans payer des publicités.
Facebook a joué sur l’effet de réseau.
La plateforme a attiré une masse d’utilisateurs avec des services alléchants pour créer un monopole.
Puis elle a extrait de la valeur.
Refaisons un second récapitulatif :
Internet est finalement un marché.
Facebook a capté de la valeur et l’a exploité.
On en voit bien les limites aujourd’hui.
Surtout quand la plateforme a intérêt a montré certains contenus viraux pour :
- favoriser la rétention,
- montrer plus de pub,
- et gagner plus d’argent.
Le Web3 cherche à résoudre les défauts du Web2.
Pour le comprendre, posons nous la question suivante :
Comment le Web2 a résolu les problèmes du Web1 ?
Les entreprises du Web2 comme Google et Facebook ont juste trouvé une manière de résoudre les 4 défauts du Web1 en :
- captant de la valeur
- créant des interfaces simples permettant à quiconque d’avoir une présence sur internet (page facebook) ou d’envoyer des emails
- offrant des expériences personnalisées grâce aux cookies
- créant des protocoles pour tous les besoins sur internet (e-commerce, paiements…)
Mais la monétisation actuelle des services est trop néfaste pour les individus.
Il suffit de lire l’histoire dramatique de Molly Russel pour le comprendre.
C’est pourquoi des millions de personnes cherchent à développer le Web3.
Un internet qui prendrait en compte les défauts du Web2.
Je vous propose de vous expliquer comment, me basant sur les propos de Packy McCormick, le fondateur de la lettre Not Boring, que j’affectionne.
Le Web3 c’est quoi ?
Le Web3 est la prochaine version d’internet.
Il est construit sur des réseaux crypto-économiques, comme Bitcoin et Ethereum.
Le Web3 n’est donc pas tant une répudiation idéaliste du Web2 qu’une évolution naturelle du marché rendu possible par les nouvelles technologies.
Selon Chris Dixon du fond d’investissement a16z « Les réseaux crypto combinent les meilleures fonctionnalités des deux premières ères Internet : réseaux décentralisés gérés par la communauté avec des capacités qui dépasseront à terme celles des services centralisés les plus avancés .”
Au cœur du Web3, on trouve des protocoles de consensus et des normes.
Ceux-ci sont alimentés par de l’argent.
Et des séries d’API open source que chacun peut utiliser selon un ensemble de règles.
Ces API gagnent en valeur financière au cours du temps.
Et cette valeur est partagée avec tous ceux qui contribuent à l’API.
L’idée du Web3 n’est pas de retirer l’argent du système.
L’idée du Web3 est de déplacer l’argent vers les gens qui créent et les personnes qui consomment. Et vers les personnes qui entretiennent et améliorent le réseau lui-même.
Mais il y a plus important.
Le but du Web3 c’est quoi ?
Il s’agit :
- d’attacher au système directement les données et l’argent de chaque utilisateur. C’est ce qu’on appelle l’identité auto-souveraine.
- de créer un dossier public indiquant ce qu’ils possèdent et ce qu’ils ne possèdent pas. Cela leur permettra de l’emporter avec eux et d’en tirer profit, où qu’ils aillent sur le Web. C’est ce qu’on appelle l’interopérabilité. (L’interopérabilité est aussi un des challenges principaux du Metaverse.)
Exemple :
Dans le Web3, ce n’est plus Facebook qui possède vos données.
Mais vous.
Et vous pourrez choisir de partager ces données quand vous allez de Facebook à Twitter ou sur un site e-commerce, seulement si vous le souhaitez.
On peut même imaginer que ces plateformes vous payent pour avoir accès à vos données.
Conclusion : le Web3 c’est quoi ?
Ce qui fait le succès du Web3 est le fait que l’argent est directement intégré dans les protocoles Web3.
Cet argent récompense les contributeurs et les mécanismes de récompenses sont intégrés dans le code.
Cela débloque des modèles commerciaux nouveaux comme avec les NFTs.
Cela débloque de nouvelles chaînes de valeur quand on supprime les intermédiaires,
Peu importe si on remplace ces intermédiaires par un algorithme et qu’on laisse les individus propriétaires de leurs données.
Et c’est ça qui est fascinant dans ce nouveau paradigme d’internet…
Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout.
Si vous avez encore des questions, dites le moi en commentaire.
Et si vous voulez plus de concret avec des exemples, je vous invite à rejoindre ma formation gratuite Odyssée par ici.
Vous pouvez aussi lire cet article qui donne un autre point de vue.
Très belle journée,
JB
